Les Cascades à la SNC Reconquérir la place perdue

La région culturelle des Cascades n’entend pas faire de la figuration à la 18e édition de la SNC. Pour ce faire, les troupes et vedettes qualifiées ont misé sur une préparation sérieuse et affinée, en dépit des difficultés financières auxquelles elles ont été confrontées. C’est le constat fait à Bérégadougou et à Banfora.

IMG_6367Auréolé d’une renommée internationale, Yafié de Bérégadougou, sera une fois de plus en compétition à Bobo-Dioulasso, en danse traditionnelle poule adulte, la discipline qui lui réussit bien. Quatrième participation d’affilée à la phase finale de la SNC avec un rang de 3e en 2008 et 2e en 2010, lauréate du festival triangle de balafon en 2008, et plusieurs prestations en Europe, la troupe Yafié de Bérégadougou peut s’enorgueillir également d’être honorée, de la médaille d’honneur des collectivités locales, le 11 décembre 2009. Ce palmarès n’est pas une raison, selon Salifou Sombié responsable de la troupe, pour dormir sur les lauriers. Bien au contraire, Yafié compte ramener de Bobo-Dioulasso, le premier prix de sa discipline, après une moisson stérile en 2014. Pour cela, elle ne ménage pas ses efforts et son énergie. Depuis la fin des éliminatoires, la troupe répète ses gammes avec les moyens de bord, à la Maison des jeunes de Bérégadougou. Aussi, les instruments et les tenues ont été mis au goût du jour et de nouveaux pas de danse ont été créés. L’ambiance, elle, est bon enfant et un brin d’optimisme anime les cœurs. En dehors de Yafiè, les troupes Kabako de Banfora et Benkadi de Ouéléni seront de la partie en musique traditionnelle instrumentale. Parmi les deux troupes, Kabako est plus en vue. Cette troupe a fait les beaux jours du secteur 6 de Banfora sous l’appellation ancienne des « petits danseurs du secteur 6 ». A présent, elle continue de faire rêver plus d’un dans la cité du paysan noir. Son premier coup d’essai à la SNC, en 1992 fut un coup de maître avec en prime, le premier prix décroché dans sa discipline. Cette année et après seize ans de disette, Kabako veut encore rêver. Ce jeudi 17 mars, il est  20 heures 36 minutes. Tout comme les mardis et les vendredis, jours de répétitions, les 16 artistes de la troupe sont au grand complet. Assis sur l’estrade de la Maison de jeunes en demi-cercle, sur de petits tabourets, les musiciens dévissent sous une lumière  tamisée. C’est l’heure de la pause, nous lance l’un d’entre eux. Debout au milieu, David Sabou, le responsable de la troupe, donne des consignes. Il sera interrompu par notre présence inopinée. Un peu dépité, il nous fait savoir que les moyens sont insuffisants mais dit ne pas se laisser abattre. Les séances de répétition, de son avis  donnent pleine satisfaction et les tenues des artistes sont fin prêtes. Toute chose qui lui permet de dire avec une certaine conviction que la troupe est au point et n’attend que le jour J pour le démontrer. La région des Cascades sera représentée également à Bobo-Dioulasso dans la discipline vedette de la chanson traditionnelle par  Ibrahim Traoré dit Babanguida. Celui-ci prend au sérieux son rôle d’ambassadeur et s’est mis au travail, dès la proclamation des résultats des éliminatoires, le 13 janvier 2016. Il promet des surprises. D’autre part, en slam, ballet et chœur populaire, la région des Cascades ne passera pas inaperçue et sera représentée respectivement par Mohamed Touré, les Tout-petits du secteur 2 et la Troupe Foungniawè de Dakoro. Il en est de même en art culinaire. Faute d’adversaire, les deux candidates ont été qualifiées d’office. En sports traditionnels, sept lutteurs sont retenus pour Bobo 2016. Ils font figure d’apprentis et n’ont pas bénéficié d’encadrement adéquat. Face aux fins techniciens du Nayala, du Sanguié et du Boulkiémdé, ils doivent serrer la ceinture.

Frédéric OUEDRAOGO

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