La 24e édition du Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) est prévue pour se tenir du 28 février au 7 Mars 2015 dans la capitale burkinabè ; avec comme pays invité d’honneur l’Egypte. Placée sous le thème « cinéma africain : production et diffusion à l’ère du numérique » l’édition 2015 du FESPACO enregistre six cent quatre-vingt (680) œuvres cinématographiques et s’ouvre à la diaspora africaine dans la compétition officielle. Une première dans l’histoire de la biennale !
La problématique du « numérique » dans la création cinématographique est un débat récurrent qui a fait école dans le milieu du 7eart pour certains depuis 1945 avec la fin de la deuxième guerre mondiale ; d’autres le placerait dans les années 1960 avec l’expérimentation de l’art vidéo et pour d’autres enfin, dès le XIXe et ce, avec l’apparition de la photographie.
La réflexion à la 15e édition du FESPACO, s’était greffée sur la problématique du numérique et ses enjeux pour le cinéma et l’audiovisuel africain. Les éditions de 1999, 2001 et de 2011ont traité d’une problématique similaire.
Le passage au numérique en Afrique subsaharienne autour des années 2000 a sans doute bouleversé la pratique cinématographique et audiovisuelle sur le continent. Au niveau de la production et de la réalisation, les outils vidéo en apportant plus de solution aux créateurs ont apporté un boom à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles africaines. Cela se vérifie par le nombre croissant de films inscrits aux différentes éditions du FESPACO. Sept cent cinquante-cinq (755) films en 2013 contre quatre cent soixante-quatre (464) en 2011.
Dans cette dynamique, l’édition 2015 du FESPACO s’ouvre au numérique dans sa sélection officielle. Il s’agit incontestablement de la marche évolutive de l’histoire de la biennale enrichissant ainsi la création et la recherche esthétiques de nouvelles approches du cinéma africain.
A la date limite fixée au 21 nombre 2014, la délégation générale de l’institution FESPACO a enregistré six cent quatre-vingt (680) œuvres cinématographiques. Le comité de sélection a retenu cent trente trois (133) films dont quatre vingt-cinq (85) pour la compétition officielle. Parmi ces œuvres l’on dénombre dix neuf (19) longs métrages venant de créateurs de seize pays, vingt deux (22) courts métrages, vingt (20) documentaires, neuf ( 9) séries télévision et de quinze (15) films des écoles africaines de cinéma. A ces productions s’ajoute, en panorama (hors compétition), 48 films de cinémas d’Afrique et du monde.
L’autre innovation de la sélection est l’admission des films de la diaspora à la compétition de long métrage pour l’étalon d’or du yennenga. La fiction Haïti Bride du réalisateur Ramesar Yao du Trinidad et Tobago dans la compétition officielle est la preuve de cette ouverture. Le jury de la compétition officielle dont le vainqueur partira avec le trophée et la somme de vingt millions de francs (20 000 000 F CFA) sera présidé par le réalisateur ghanéen Kwaw Ansah.
Pour la présente édition du FESPACO, seulement trois réalisateurs Sénégalais seront en compétition dans la catégorie des longs métrages avec le film Des étoiles de Dyana Gaye, Muruma de Moly Kane est inscrit dans la section des courts métrages et enfin, Alassane Diagne est en compétition avec Momsarew (le pari de l’indépendance) dans la catégorie des documentaires. Toutefois, la mélodieuse voix d’Ismaël Lo retentira dans le ciel dégagé de Ouagadougou lors de la cérémonie d’ouverture de cette grand-messe du cinéma africain.
Abraham Bayili
Une question au délégué général du FESPACO
Quel sens donnez à l’ouverture du FESPACO au numérique ?
A l’occasion de la conférence de presse animée le 12 février 2015 au Liptako Gourma, le Délégué général du Festival, Ardiouma Soma, a indiqué que pour la présente édition, « la programmation sera marquée par le passage intégral au numérique. L’ouverture des films de la 24e édition au support numérique signifie que tous les acteurs du secteur cinématographique et audiovisuel ainsi que les décideurs politiques sont interpellés et invités à créer les voies et moyens pour l’optimisation de cet outil dans la production d’œuvre de qualité et une meilleure accessibilité de ces œuvres au public».