Depuis 1989, des artistes notamment des sculpteurs du monde entier se donnent rendez vous à Laongo pour donner une nouvelle vie aux blocs de pierre.
Le vernissage de la 11e édition a eu lieu le 15 novembre 2016 sur le site Tambi yargo à un jet de pierre de Laongo. Après un mois passé à tailler des blocs de granites, dix-sept sculpteurs de neuf nationalités ont encore donné une âme aux pierres, à l’origine inertes.
Le top de départ de cette 11e édition a été donné le 5 octobre dernier pour un mois de créativité. Les artistes venus du Burkina, du Mali, de la Cote d’Ivoire, du Togo, du Cameroun, du Sénégal, de la France, du Mexique et du Canada se sont alors rués sur les blocs de pierre. Suivant leurs inspirations, ils ont bouffé le granite pour lui donner des formes, une âme. A l’occasion, le sculpteur Siriki Ky, commissaire du symposium de sculpture sur granite de Laongo estime que la présente édition est la meilleure de toutes. « Pour moi qui ai vu les débuts jusqu’à maintenant, c’est la meilleure édition en terme de réalisation d’œuvres ».
A l’arrivée, le résultat est là ! Plus d’une dizaine de nouvelles œuvres viennent s’ajouter à celles des dernières éditions, au grand bonheur des touristes.
Des œuvres aux styles variés avec différentes thématiques, symbole de la multi culturalité des artistes qui ont travaillé sur le site. Blandine Ouédraogo, qui était par exemple à son troisième symposium, a réalisé ‘’l’aigle royale ‘’. « J’ai voulu rendre hommage à tous les chefs de notre pays », dit-elle.
Le travail est dur, comme l’est le granite, reconnait-elle. Mais l’amour de la sculpture, de donner forme aux objets l’emporte toujours. C’est avec fierté qu’elle dit laisser sa marque sur le site. « L’artiste ne meurt pas », ajoute-t-elle, en désignant son œuvre, comme pour dire, qu’elle survivra à son auteure.
Le musée à ciel ouvert constitue par son originalité un patrimoine culturel exceptionnel qui attire de nombreux touristes. Selon les statistiques de l’Office national du tourisme au Burkina, en 2013, les recettes étaient de plus de onze millions de F CFA pour plus de quatorze mille fréquentations.
Laongo, c’est aussi un lieu d’apprentissage et de collaboration des artistes. Pour sa première participation, Aimé Ouédraogo a sculpté un masque royal qu’il nomme « l’ange gardien du symposium » parce que, dit-il, le masque est protecteur dans la tradition. Il a aussi dit toute sa satisfaction à apprendre et à travailler aux côtés des artistes expérimentés. Il rêve de devenir un grand artiste qui voyage comme ses aînés.
Nikiéma Romain, qui lui est à sa 7e participation, ne dira pas le contraire. « Grâce à Laongo, j’ai été dans beaucoup de pays : la Belgique, la France, la Chine, le canada. Quand on postule à un symposium à l’extérieur, on envoie ce que j’avais déjà fait à Laongo et on a la chance d’être retenu », a-t-il expliqué.
Abraham Bayili