SNC 2018 : Des innovations bien accueillies par des artistes

La compétition au Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL) est une tribune qui permet aux artistes de diverses catégories venues des 13 régions de montrer leur savoir-faire pendant la biennale culturelle. Pour cette 19ème Edition le GPNAL a connu des innovations. Cette nouvelle donne est la bienvenue selon les artistes concernés.

1. Yacouba Coulibaly, responsable de la troupe Lomogoyo : « Cette innovation en expression culturelle traditionnelle est la bienvenue car il est difficile de comparer la chanson, la danse, du Moaga avec celle du Samo

L’innovation majeure de la 19e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC-2018)  concerne la compétition en art traditionnelle du spectacle (Danse traditionnelle, vedette de la chanson traditionnelle, musique traditionnelle instrumentale et chœur populaire). En effet un rapport, présenté en Conseil des ministres relatif à la tenue de cette édition, les lauréats retenus lors des Semaines régionales de la culture ne compétiront plus en phase finale Bobo-Dioulasso. Ils ont été appelés à faire leurs prestations pour recevoir leurs prix.

Sur place à Bobo-Dioulasso, plusieurs artistes rencontrés, accueillent positivement  cette nouvelle formule. Le format actuel de la compétition se présente aux yeux des artistes lauréats issus des différentes régions comme une reconnaisse des diversités culturelles. Ce qui du même coup pénalise moins les acteurs culturelles Par rapport aux éditions passés. Pour Yacouba Coulibaly, responsable de la troupe Lamogoya de Kénédougou qui a presté en chœur populaire, il est bien qu’on vienne se mesurer aux autres mais j’avais du mal à comprendre comment les membres de jury arrivaient à départager deux communautés qui n’ont pas la même culture. « Le jugement sur les prestations des troupes artistiques des SNC dernières était beaucoup focalisé sur l’aspect technique qui n’a rien à voir avec la spécificité culturelle de chaque région. Ce qui amenait les artistes à sortir de leur propre culture afin de toucher la sensation des jurys dans l’espoir d’occuper la première place », a argué M. Coulibaly. Il a également soutenu avec fermeté qu’il est facile de juger les prestations dans les régions car ces communautés ont en commun la même culture.

Cette nouvelle thématique de la SNC 2018 pour la compétition en art du spectacle est également saluée par le coordonnateur de la troupe wendémita d’Arroumbissi de Nahouri en musique traditionnelle instrumentale qui participe pour la première fois à la SNC. « Nous trouvons cette innovation bonne parce que la culture diffère les unes des autres. Nous sommes venus du Nahouri, les autres troupes viennent d’autres régions culturelles, donc nous n’avons pas les mêmes manières de faire et d’exploiter notre culture. »

Le responsable de la troupe Lomogoyo de Kénédougou qui participe pour la 10ème fois et trois fois lauréate, affirme que le Burkina Faso est un carrefour culturel dans la sous-région mais c’est un domaine quelque peu délaissé.

Yacouba Coulibaly, visiblement satisfait de la nouvelle des règlementations de la compétition, a néanmoins poussé  un cri de cœur afin qu’aux prochaines biennales culturelles les troupes soient hébergées dans de meilleures conditions et que les membres du comité d’organisation soient repartis de façon égale entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou.

Issa Sègueda                                                                                                                                                                             

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