Trésors humains vivants du Burkina Le principe expliqué par Dr Vincent Sedego, directeur général du Patrimoine Culturel

« Le système des trésors humains est conforme aux directives de l’UNESCO.  L’UNESCO souhaite en effet, que les Etats membres mettent en œuvre leur propre système de trésors vivants afin de reconnaitre le mérite de valeureux hommes et de femmes qui sont dans nos communautés ethnoculturelles.

Il y a dans ces communautés ethnoculturelles de grands savants comme des médecins, des théologiens, des astronautes,  des historiens… Nous sommes malheureusement à la croisée des chemins depuis l’intrusion de la colonisation. Du coup, ces pans essentiels de notre patrimoine culturel sont plus ou moins relayés à d’autres rôles  qui ne sont pas forcément au bénéfice des populations.

Les trésors humains vivants ont été déjà initiés au Sénégal, au Mali, etc. Nous (le Burkina Faso) avons emboité le pas en 2015 en mettant en œuvre notre système de trésors humains vivants.

Le chemin a été long, mais aujourd’hui quand on se retrouve devant tant de savants dans deux domaines notamment celui du savoir et savoir-faire-traditionnel et des arts des spectacles, nous avions jusqu’à 17 personnes…. Si nous avions considéré les 5 domaines dans le cadre du patrimoine immatérielle, nous serions certainement plus que cela. C’est dire que pour une première expérience, nous avons atteint nos objectifs.

Ils ont osé, puisque  ce domaine de l’art et des savoirs locaux relève  du secret. En effet, tout homme qui se révèle ainsi est un homme qui meurt pratiquement. Transmettre, c’est mourir… ils ont osé libérer leur âme et il faut le saluer.

Le principe des Trésors humains vivant souhaite que la personne s’engage librement à transmettre son savoir et son savoir-faire afin que cela ne disparaisse jamais. D’où le nom de trésor  (caché) humain (détenu par quelqu’un=) vivant, parce que cela ne doit jamais mourir ».

Bassératou KINDO