LA SNC dans le temps

En 29 ans d’existence, la Semaine nationale de la culture a acquis des galons malgré les difficultés rencontrées. Conçue au départ comme une manifestation annuelle, la SNC, au terme des deux premières éditions et au regard de difficultés d’ordre financier et pratique, acquiert une périodicité biennale. Son caractère tournant est remis en cause avec sa fixation définitive à Bobo-Dioulasso à partir de l’édition de 1990.

IMG_8499 La première édition : Ouaga 83,  s’est déroulée du 20 au 30 décembre 1983 et a connu la participation de plus de 2000 artistes tant dans le volet festival qu’en compétition, dans les catégories arts du spectacle, arts plastiques et littérature. Cette édition, de par l’engouement suscité par les animations populaire, l’art vestimentaire, l’artisanat et les conférences a connu un succès.

La deuxième édition : Gaoua 84 s’est tenue du 13 au 20 décembre 1984 à Gaoua, dans la Région du sud ouest. Cette édition fut placée sous le signe du défi au plan des infrastructures (réalisation de salle de spectacle et d’infrastructures d’accueil) et du désenclavement (couverture des routes, construction d’un aérodrome et création d’une radio régionale).

Au sortir de cette édition se sont posées des problèmes réels relatifs à la périodicité de l’événement et à son contenu artistique. Ce constat justifie la tenue en avril 1985 d’un séminaire national à Matourkou. De ce forum, les résolutions principales ont été :

  • la tenue de la manifestation les années paires et de manière tournante ;
  • la redéfinition des disciplines en compétition ;
  • la recherche des stratégies de valorisation du volet festival.

La troisième édition, Bobo 86 s’est tenue du 20 au 28 mars 1986. Organisée à lalumière du séminaire de Martourkou, elle a connu une forte adhésion de la population à travers le festival dont l’inoubliable carnaval de plus de 500 masques.

La 4e édition s’est déroulée du 19 au 26 mars 1988 simultanément à Koudougou et à Réo. Cette édition s’est illustrée par une innovation majeure dont l’insertion du pool jeune en arts du spectacle, la lutte traditionnelle etc.

Au fil des ans, la SNC s’est améliorée sur la base des expériences des éditions précédentes et chaque édition apportait une innovation à l’organisation et au dispositif d’accompagnement de la manifestation.

La 5e édition tenue du 24 au 31 mars 1990, placée sous le thème : « Culture, facteur d’ouverture et de rassemblement », consacrera la tenue définitive de l’événement à Bobo-Dioulasso. Elle a surtout servi de cadre de promotion des arts vestimentaire et culinaire burkinabè, la création d’un espace enfant, la mise en exergue des sports traditionnels (lutte et tir à l’arc).

Du 5 au 12 avril 1992, s’est tenue la 6e édition de la SNC avec pour thème « Culture et démocratie ». il a accordé une attention particulière aux activités des enfants et aux sports traditionnels. Ce fut également l’édition du renforcement des acquis.

Quant à la 7e édition, elle s’est tenue du 23 au 30 avril 1994. Organisé sous le thème « Mieux soutenir la création artistique et littéraire », cette édition s’est illustrée par le spectacle d’ouverture inédit intitulé “yamaru“, le forum des promoteurs culturels, l’exhibition hippique, l’émergence des nouveaux talents, et le renforcement du festival par la participation d’expressions spécifiques en hors compétition.

La 8e édition tenue du 23 au 30 mars 1996 sous le thème : «  Elargir la participation à la vie culturelle » a permis au festival d’acquérir une nouvelle dimension par l’introduction des Journées des communautés culturelles résidentes. Le 10 avril 1997, une relecture des textes de la SNC s’est avérée nécessaire, en vue de trouver un équilibre entre le caractère festif de la manifestation et l’esprit de compétition.

C’est ainsi qu’à la 9e édition, tenue du 18 au 25 avril 1998, placée sous le thème ; « Favoriser et valoriser les rencontres culturelles », les nouvelles dispositions ont consacré la compétition en art du spectacle.

La 10e édition, tenue du 24 mars au 2 avril 2000, sous le thème : « Investir dans la culture pour l’avenir », a mis un accent particulier sur le volet exposition, aux animations populaires et à la foire. C’est pendant cette édition que le siège de la SNC a été inauguré.

Du 23 au 30 mars 2002, s’est tenue la 11e édition, sous le thème : « Culture et Développement ». Elle a connu de nombreuses innovations :

  • L’installation du principe de parrainage. Le premier parrain de l’histoire de la biennale fut Adama Fofana, alors conseiller spécial du Président du Faso.
  • La participation de groupes étrangers célèbres tels : Mamar Kasseydu Niger,Djénéba Seck du Mali Golpe a Golpe des Iles Canaries, Magic System de Côte d’Ivoire et Point d’Alençon de France.
  • La programmation de près de 20 vedettes nationales en off ;
  • L’organisation d’un carnaval géant à l’ouverture officielle ;
  • La création de plateau off pour la jeunesse.

La 12e édition, tenue du 27 mars au 3 avril 2004 sous le thème : « Terroirs,patrimoine et marché des arts » a connu un plateau artistique de plus de 1200 artistes nationaux (retenus à l’issue des sélections organisée dans les 7 régions culturelles) repartis dans les différentes catégories et disciplines en compétition.

A la 13 e édition, sous le thème : « Culture et intégration des peuples », 1499 artistes nationaux ont pris part aux différentes compétitions.

La 14e édition de la SNC s’est tenue du 22 au 29 mars 2008, sous le thème : « Une éducation culturelle pour une jeunesse citoyenne ». A travers cette thématique, la SNC entendait participer à l’éveil de conscience des jeunes et à l’appropriation de leur responsabilité morale et civique.

La 15e édition s’est déroulée du 27 novembre au 4 décembre 2010, sous le thème « Culture et Traditions ».

Avec une participation record de plus de 600 mille festivaliers, elle a constitué un top de départ pour la célébration du Cinquantenaire de l’indépendance du Burkina Faso.

 

Abraham Bayili