La deuxième édition du jeu concours « Les cracks de la Nation » a vu le sacre du Complexe scolaire Notre Dame de l’Annonciation de Gaoua, le samedi 9 décembre 2017 à l’Ecole nationale des Enseignants du Primaire (ENEP) de Gaoua. A l’issue de la compétition, les organisateurs ont offert à l’ensemble des participants une visite guidée des Ruines de Lorpéni.
« Les cracks de la Nation » sont un jeu-concours de culture générale à travers diverses questions de culture générale qui met en compétition les scolaires des lycées et collèges du Burkina Faso. Les phases finales nationales de la deuxième édition ont regroupé à l’ENEP de Gaoua seize (16) établissements des treize (13) régions du Burkina Faso. Au terme des oppositions directes, c’est le complexe scolaire Notre Dame de l’Annonciation de Gaoua qui a été déclaré vainqueur de la présente édition. Les candidats de la cité du Bafudji ont pris le meilleur sur leurs homologues du lycée national de Bobo Dioulasso par le score de 65 points sur 100 contre 60 pour leurs challengers.
Pour joindre l’utile à l’agréable, l’association Dikou et ses partenaires notamment l’agence IMAZ, l’Immobilier de A à Z ont offert à l’ensemble des participants une visite guidée des les Ruines de Loropéni. C’est ainsi que tous les participants ont pu se rendre le dimanche 10 décembre 2017 sur ces forteresses situées à 430 km au sud-ouest de Ouagadougou. Ils étaient au total 120 personnes (élèves et en cadreurs). Cette visite a permis aux Cracks de la Nation de se rendre compte que les ruines de Loropéni sont constituées de murs de moellons latéritique et de blocs de pierres sauvages de près de cinq mètres de haut, ceinturant un grand établissement abandonné. Une datation récente, permet aux visiteurs de savoir qu’elles remontent au XIe siècle et ont connu une période florissante entre les XIVe et XVIIe siècles. Selon les propos du guide sur place, ces forteresses ont été « découvertes » en 1912 par le français Henri Labouret. Et contrairement à cet administrateur colonial qui faisait des peuples Lobi, les bâtisseurs de ces forteresses, l’équipe du Pr Kiéthéga, les attribue plutôt aux populations Koulango, un peuple aujourd’hui écartelé entre le sud-ouest du Burkina et la région de Bouna au Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire. Celles-ci extrayaient et transformaient l’or dans la région. La dernière occupation du site se situe au XVIIe siècle. Les recherches ont confirmé que depuis très longtemps, des caravanes reliaient cette région aurifère aux villes commerçantes de la Boucle du Niger comme Djenné, Mopti, Tombouctou en passant par Bobo-Dioulasso. Du reste, l’érection de ces remparts fortifiés est une réponse à l’insécurité engendrée par l’exploitation aurifère. En effet, explique notre guide, « Loropéni est un système de défense conçu par ceux qui y vivaient pour se protéger d’éventuels assaillants ».
Au passage, c’est à la 33e session du comité du patrimoine mondial réuni le 26 juin 2009 à Séville en Espagne que les ruines de Loropéni ont été admises comme un bien universel et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Auréolées du label de patrimoine universel, ces forteresses deviennent du coup le produit phare de la destination touristique Burkina. C’est donc à juste titre que les Cracks y ont fait un tour à l’occasion des festivités du 11 décembre pour apprendre de ces forteresses et aussi satisfaire leur curiosité intellectuelle.
Odette Diao