Burkina Faso-Cote d’Ivoire : Le 6e TAC accouche de 11 accords de coopération

La 6e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Cote d’Ivoire a eu lieu ce 18 juillet 2017 à Ouagadougou. Roch Marc Christian Kaboré et Alassane Dramane Ouattara ont à l’occasion réaffirmé la nécessité de renforcer les acquis, et réaliser les projets longtemps annoncés pour le bonheur de leurs populations. Pour le rendez-vous de la capitale burkinabè, 11 protocoles d’accord ont été signés entre les deux parties. Infrastructures, défense, sécurité, promotion des jeunes et des femmes…sont des domaines de coopération explorés.

Ce fut une journée marathon pour les deux présidents et les fortes délégations qui les accompagnaient. Ce 18 juillet, Roch Kaboré et Alassane Ouattara ont évalué la mise en œuvre des décisions et recommandations issues de la 5e conférence qui a eu lieu à Yamoussoukro le 29 juillet 2016.

Déjà à la cérémonie d’ouverture de la conférence au sommet, le chef d’Etat ivoirien notait que le Traité d’amitié et de coopération(TAC) entre son pays et le Burkina a atteint une phase de maturité qui doit permettre de parachever les projets et les chantiers initiés depuis 5 ans.

« Dans ce cadre nos gouvernements doivent veiller à ce que les nombreux accords signés depuis la création du TAC, soient effectivement mis en œuvre. Nos populations qui suivent avec intérêts nos rencontres fondent beaucoup d’espoirs dans cet instrument unique de coopération bilatérale », lançait-il.

Et son hôte, Roch Kaboré d’ajouter que la coopération entre les deux pays se nourrit de l’ambition commune de bâtir pour les populations, des nations démocratiques, paisibles et prospères. Il a, en outre, salué le TAC qui permet selon lui, de réaliser des progrès dans plusieurs secteurs clefs du développement. Entre autres, les infrastructures routières et ferroviaires, l’énergie, la diplomatie, la libre circulation des personnes et des biens, la défense et la sécurité, la coopération administrative transfrontalière et les échanges commerciaux.

11 accords de coopération

La rencontre de Ouagadougou a accouché de 11 nouveaux accords dans plusieurs domaines allant de la sécurité, à la défense, en passant par la promotion de l’emploi des jeunes et des femmes, entre autres. Les deux chefs d’Etat ont salué le travail abattu par les experts qui ont peaufiné les différents dossiers.

Ainsi à l’issue des travaux, un protocole d’accord portant création d’un cadre de concertation au niveau des chefs de gouvernement a été signé. Ce cadre devrait veiller sur les décisions et recommandations du TAC.

L’un des projets emblématiques du TAC est sans conteste l’autoroute Yamoussoukro Ouagadougou. « La conférence s’est félicitée du démarrage des travaux de la section Yamoussoukro-Tiébissou, de l’achèvement des études sur la section Tiébissou-Bouaké », peut-on lire dans le communiqué conjoint. Aussi sur le même projet, la conférence s’est réjouie de l’achèvement des études de faisabilité du tronçon Ouagadougou-Bobo Dioulasso et bien d’autres progrès.

Le projet de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Kaya et son prolongement jusqu’à Tambao sera bientôt une réalité. Un accord a été signé entre le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire et SITARAIL, propriété du groupe Bolloré. D’un cout global de 262 milliards de FCFA, la première phase du projet qui coutera environ 85 milliards sera exécutée sur une durée de 4 ans.

Au plan de l’approvisionnement du Burkina en énergie électrique et en hydrocarbures par la partie ivoirienne, la conférence a loué les efforts consentis par le pays de Alassane Ouattara. Actuellement à 90 mégawatts, le Burkina souhaite que la quantité soit revue à la hausse (100 mégawatts).

Autre question d’intérêt qui a occupé les deux parties, c’est l’occupation illégale des réserves et parcs nationaux, particulièrement le parc national du Mont Péko. La conférence s’est félicitée de la mise en place du comité mixte de suivi de la situation post-évacuation du parc. Des efforts devraient se poursuivre pour la prise en charge des ex-occupants.

Par ailleurs, un fonds d’amitié et de coopération ivoiro-burkinabè dédié à la promotion de la femme et de la jeunesse a été crée à l’issue des échanges. L’opérationnalisation du fonds interviendra en 2018.

D’autres accords de coopération ont été signes dans les domaines de la sécurité et de la défense.

Le sommet de Ouagadougou, foi du président Kaboré, a été une plateforme pour explorer et défricher de nouveaux domaines de coopération. « Au sortir de cette rencontre, une des grandes satisfactions est de noter qu’aujourd’hui comme hier, la ferme détermination et l’engagement de nos deux pays à travailler ensemble et en parfaite symbiose, sont plus que jamais intacts », a déclaré le locataire de Kossyam.

La 7e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération se tiendra en Cote d’Ivoire en juillet 2018.

Tiga Cheick Sawadogo, lefaso.net