Il se tient à Ouagadougou du 25 au 28 septembre 2019, la 8e édition du Festival international de la liberté d’expression et de presse (FILEP). Durant cette période, les professionnels des médias présents à Ouagadougou mèneront la réflexion autour du thème : « Des plumes, des micros et des caméras pour une Afrique libre et unie ». La cérémonie de lancement a eu lieu ce mercredi 25 septembre à Ouagadougou et a été présidée par Alassane B. Sakandé, président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso.
A l’occasion du FILEP 2019, nous nous vous proposons en intégralité le mot introductif du maitre de cérémonie lors de la cérémonie d’ouverture.
En 1990, une enseignante américaine de l’école de journalisme du Wisconsin demande à ses élèves majoritairement blancs de lui décrire l’Afrique, voici leurs réponses : « l’Afrique est recouverte de jungle, de grandes réserves animalières, pauvre, touchée par la famine, des guerres partout ». Et voici leurs opinions concernant les Africains : « des sidéens, des brutaux, des sauvages, des arriérés, des tribaux, des primitifs et noirs».
Cette perception de l’Afrique et des Africains n’a pas fondamentalement changé même si ces dernières années, des organisations internationales ainsi que des medias essaient de reprendre l’initiative du redressement de l’image de l’Afrique. Ces réponses et opinions des étudiants américains sont le reflet d’une conscience collective de l’Occident dont les médias continuent de projeter de l’Afrique une image souvent de type apocalyptique : sécheresses, famines, maladies mortelles, conflits armés…
Or, l’Afrique dispose d’énormes potentialités. Du fait de la jeunesse de sa population et de l’importance de ses réserves en ressources naturelles diverses, l’Afrique peut offrir à ses peuples des opportunités d’un avenir plus prometteur que les autres continents. L’Afrique des génies de la technologie, des magnats de l’économie, des brillants chercheurs, de géants sportifs et artistes, d’hommes de femmes de talents dans divers domaines doit désormais être magnifiée et célébrée pour en faire des modèles pour les jeunes générations.
De toute évidence, il est plus qu’une urgence pour le continent de projeter une nouvelle image valorisante aux Africains eux-mêmes, d’une part et d’autre part au reste du monde. En somme, il faudra un nouveau leadership politique engagé et déterminé à relever les défis socioéconomiques, culturels et technologiques. Il donc est impératif de bien cerner les défis d’une Afrique libre, maître de son avenir et protectrice de ses populations.
Dans cette quête d’une Afrique libre et unie, la place, le rôle et la responsabilité des médias africains sont déterminants. Ils doivent contribuer à offrir aux africains et au monde entier des alternatives aux clichés, aux informations parfois manipulées à dessein et présentant le continent comme le berceau de la misère, des guerres et autres bestialités qui n’honorent pas l’espèce humaine en ce 21ème siècle.
Le colloque international de la 8e édition du Festival International de la liberté d’expression et de presse (FILEP) prévue pour se tenir du 25 au 27 septembre 2019 autour du thème : « Des plumes, des micros et des caméras pour une Afrique libre et unie », sera l’occasion de mener des réflexions profondes sur l’avenir du continent, notamment sur les contributions possibles des médias à la construction d’un nouveau leadership politique, économique, culturel et technologique.
Comme les précédentes éditions le FILEP 2019, réunira plus de 150 participants du Burkina Faso, d’Afrique et d’ailleurs. Il s’agit des représentants d’organisations des Editeurs de presse, de journalistes, de la Fédération Africaine des Maisons et Centres de Presse (FACMP), d’organisations des droits des médias, de défense des droits humains, des personnalités importantes des médias etc.
Youssef Ouédraogo