A l’instar du reste du monde, le Burkina Faso commémore ce 21 septembre 2019, la journée internationale de la paix. En rappel, la journée internationale de la paix a été instituée dans un contexte de banalisation de la vie humaine à travers la montée progressive des actes de violence.
A l’occasion de cette journée, l’organisation des Nations Unies, invite les peuples du monde à se rappeler leur humanité commune et à œuvrer de concert pour construire une communauté de destin à l’abri de la violence et des conflits. Il s’agit, à travers des activités diverses, d’informer et de sensibiliser les populations sur les dangers de la violence et sur la nécessité pour la famille humaine de cultiver les valeurs de paix, conformément à l’acte fondateur des Nations Unies.
Chaque année, la commémoration de cette Journée offre l’occasion aux Nations Unies de réfléchir sur une problématique d’intérêt international. Le thème retenu pour cette année «Action climatique, action pour la paix », vise à interpeller toute la communauté internationale sur les dangers des changements climatiques qui menacent sérieusement la survie de l’être humain et qui constituent également une source de conflits. Les conséquences de ces changements climatiques sont devenues des facteurs d’insécurité au même titre que les actes de violence et d’intolérance dans le monde. Ce thème vient ainsi souligner l’interaction entre le développement et la paix.
Au Burkina Faso, la commémoration de la journée internationale de la paix intervient en cette année 2019, dans un contexte d’extrémisme violent et de conflits intercommunautaires fragilisant en de nombreux endroits de notre pays la cohésion au sein des communautés.
C’est pourquoi, au plan national, la Journée internationale de la paix est célébrée sous le thème, « Prévention et gestion des conflits communautaires dans un contexte de montée de la radicalisation et de l’extrémisme violent : quelles actions des différents acteurs en faveur du vivre ensemble et de la cohésion sociale ». Ce thème vise essentiellement à rappeler à l’ensemble des acteurs, y compris la population à la base, leurs rôles individuels et collectifs dans la préservation des valeurs de paix comme socle de l’unité et du progrès de notre nation.
En effet, le Burkina Faso, jadis cité comme un havre de paix, grâce au légendaire attachement de son peuple à la culture de la paix est depuis cette dernière décennie en proie à des crises et à des conflits qui ont fortement ébranlé la cohésion sociale au sein de ses communautés. Ces actes de violence et d’intolérance sans précédent causent de nombreuses pertes en vies humaines, des déplacés internes et de grandes souffrances humaines.
A cet instant de mon propos, au nom du Gouvernement, je m’incline devant la mémoire de toutes les victimes de ces actes de violences sans précédents.
Je saisis également l’occasion pour rendre un vibrant hommage à nos forces de défense et de sécurité ainsi qu’à l’ensemble de la population qui travaille à maintenir haute la flamme de l’espérance en un Burkina Faso toujours intègre et toujours résilient.
Pour sa part, le Gouvernement, à travers le Ministère des Droits humains et de la Promotion civique au-delà des multiples autres actions en faveur de la préservation de la paix,, commémore depuis 2004, la Journée internationale de la paix à travers une série d’activités d’information, de sensibilisation et de réflexion, de façon tournante dans les treize (13) régions du pays. Il s’agit pour le Gouvernement de mobiliser l’opinion nationale autour des valeurs de paix et de tolérance, de souligner les dangers liés à la violence et à l’intolérance et de réaffirmer l’engagement et la détermination de notre pays à agir en faveur de la construction d’une nation paisible, soucieuse de la préservation de la valeur morale de la personne humaine comme socle du développement humain durable.
La commémoration de la Journée internationale de la paix se fera en différé et de façon simultanée avec celle de la Journée internationale de la Tolérance, célébrée le 16 novembre de chaque année. Elle se déroulera du 21 septembre au 16 novembre 2019 dans la Région des Cascades.
Cette commémoration sera marquée par une série d’activités au profit des différentes couches sociales de la population. Il s’agira notamment de l’organisation de conférences en milieu scolaire, d’un concours de composition artistique sur la paix au profit de la jeunesse, d’une course cycliste féminine dénommée « la pédale de la paix », d’une tournée de causeries éducatives et des émissions radiophoniques de sensibilisation sur les valeurs de la paix au profit des populations à la base.
J’invite l’ensemble des populations à une participation massive à ces différentes activités et à cultiver constamment les valeurs du vivre ensemble car la paix n’est jamais définitivement acquise. Sa préservation est une œuvre de longue haleine qui nécessite des efforts concertés et continus dans le sens du renforcement de la gouvernance sociale et une éducation continue des populations aux droits humains, à la tolérance et au civisme.
En dépit du péril qui se laisse entrevoir à travers la multiplication des actes de violence ces dernières années pour la survie de notre nation, je demeure convaincue que la force de la résilience de notre peuple nous permettra de préserver l’unité et l’intégrité de notre Faso. Je souhaite que cette même certitude guide les actions de l’ensemble de la population car le contraire est un luxe que nous ne pouvons pas nous offrir par devoir de mémoire à tous ceux grâce à qui nous devons aujourd’hui notre liberté et notre dignité. Plutôt que de succomber au désespoir, il nous incombe donc d’exiger la fin de la brutalité et de la barbarie.
A l’occasion de cette journée du 21 septembre 2019, je lance un appel à tous les Burkinabè quels que soient leur âge, leur profession, les obédiences religieuses et politiques à prendre du recul afin de savourer en un instant d’éveil, la paix.
Il revient à chacun d’agir à son niveau, à l’école, au travail ou chez soi car chaque effort compte.
A ce propos, je voudrais nous inviter tous à méditer sur ces propos du Pape François : « la paix est comme une fleur fragile qui cherche à s’épanouir au milieu des pierres de la violence. Elle est aussi un défi qui demande à être accueilli jour après jour. La paix est surtout une conversion du cœur et de l’âme ».
Si nous faisons cause commune, la paix est possible ; commençons par respecter une paix de 24 heures ce 21 septembre 2019.
Que la paix habite le cœur et l’esprit de chaque burkinabè !
Vive le Burkina Faso, libre, intègre et prospère !
Je vous remercie.