Patrimoine mondial de l’UNESCO : Les experts africains échangeront à Ouagadougou

Le Burkina Faso entend inscrire son 3e bien sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, à la 43e session du Comité du patrimoine mondial, qui se tiendra à Bakou (Azerbaïdjan), du 30 juin au 10 juillet 2019. En prélude de cette importante rencontre, le Comité d’organisation de la 4e réunion des experts africains du groupe G 5A de l’UNESCO a organisé une conférence de presse, le 5 juin 2019 à Ouagadougou pour une meilleure préparation des dossiers.

Le Burkina Faso abritera la 4e réunion des experts africains, du 10 au 15 juin 2019 à Splendid Hôtel, à Ouagadougou. Les experts des treize (13) pays africains et des représentants des six (6) institutions internationales y prendront part en vue de mettre tout le monde sur le même niveau d’information et préparer les dossiers de la 43e session du Comité du patrimoine mondial. Il sera essentiellement question de réfléchir sur une meilleure appropriation des directives opérationnelles, des procédures et des règlements de la convention de 1972 lors des sessions du Comité du patrimoine mondial par les experts, de réfléchir également sur une meilleure préparation des dossiers de la session pour permettre aux experts africains de contribuer efficacement aux discussions et de discuter des questions relatives aux nouvelles propositions d’inscription et à la conservation des sites.

L’Afrique à travers le Burkina Faso proposera un dossier unique de candidature à savoir les sites de métallurgie ancienne de réduction de fer dans les espaces boose et bwi de Bonguin, Tiwega, Yamane, Kindbo, Bekuy et Douroula. Ils ont un caractère extraordinaire et exceptionnel, a confié le secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT), Lassani Simporé.

Les chances du Burkina Faso

Selon ce qu’il explique, le Burkina dispose de 6 biens majeurs inscrits sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO dont les sites de la métallurgie ancienne de fer.

« En analysant les biens inscrits sur la liste indicative, nous nous sommes rendus compte qu’il n’y a pas encore de bien de ce genre sur la liste du patrimoine mondial. C’est déjà une chance même d’inscription », a indiqué l’expert burkinabè en gestion du patrimoine, Lassani Simporé. Ces pratiques sur le fer datent de près de 3000 ans (800 ans avant Jésus Christ et 2019 ans après Jesus Christ) d’existence, dit-il. C’est à la fin de l’âge de la pierre que l’homme a inventé la métallurgie. « au niveau de l’Afrique, on est passé directement de la pierre au fer. Il se trouve que nous avons les sites les plus anciens dans la sous-région, c’est-à-dire Afrique de l’Ouest. Parce que le fourneau le plus ancien aujourd’hui date de 8 siècles avant Jésus Christ et nous sommes actuellement en 2019 après Jésus Christ. Deuxièmement, nous avons les sites les mieux conservés. Ailleurs, il y en a de plus anciens mais il n’y a que des traces et on ne voit plus rien», a raconté M. Simporé.

Les autres chances reposent sur le fait que le Burkina Faso, à l’en croire toujours, enregistre les sites les mieux étudiés de l’Afrique, au niveau de la métallurgie du fer. Il y a une thèse d’Etat en la matière soutenue par le plus grand spécialiste, le professeur Jean Baptiste Kientega, une autre vingtaine de thèses de 3e cycle, plus de 150 mémoires de maîtrises et les articles de presse inquantifiables.

Au Burkina Faso, les plus hauts fourneaux vont jusqu’à sept (7) mètres et un mètre de diamètre. Ils ressemblent à des fusées en position de départ. Alors, les proposer individuellement en compétition contre par exemple, les murailles de la Chine, les chances seront moindres. Les techniciens burkinabè du patrimoine ont donc réfléchi sur une inscription en série de 5 fourneaux situés dans le Sanamtenga, les Haut-Bassins, le Mouhoun et Gourcy …

Toutefois, il est à noter que ces sites de métallurgie ancienne de fer sont très menacés par les actions anthropiques, la déforestation. « Ces sites sont esseulés en brousse. Donc, il n’y a pas de protection physique contre les feux de brousse, les pluies, les vents, etc. ». Protéger ces sites devient impératif face ces menaces et autres dangers d’où les chances du Burkina Faso de réussir le pari en inscrivant son 3e bien sur la liste du patrimoine mondial.

Malick Saaga

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