Cinéma : Ka nanan yé : Un vécu sans ambages

Se faire le porte-voix des autres, c’est souvent donner un peu de sa personne pour leur cause. Un leitmotiv qui oblige Melina C. Kalfelis et Andrej Wagner à porter le regard sur deux associations qui œuvrent pour le bien-être de la collectivité à Zorgho. Un récit en images et en sons de 45 minutes projeté dans la salle Idrissa OUEDRAOGO à Pissy durant ce cinquantenaire du FESPACO 2019.
Une action de secours
Ce film documentaire informe le spectateur déjà du cadre de l’action avec un panorama des habitations jouxtant la voie principale du chef-lieu de la Province du Ganzourgou. La suite des plans se focalisent sur le sujet du film à travers les deux associations. « Nabasnogo » et « ACCED ». Toutes ces deux structures sont dans un état fragile du fait du manque de financement. Une situation qui fait que « Nabasnogo » a des difficultés pour fonctionner sa bibliothèque et à maintenir son centre de cyber internet. Quant à « ACCED », ce projet d’aide aux orphelins et enfants a aussi du mal à atteindre cet objectif initial.
Les entretiens filmés

Mélina C. Kalfelis, coréalisatrice du film

Si la réalisation décante l’atmosphère triste qui ressort des différentes entrevues dans ce film par une séquence de danse warba, le rapport images-sons ne détourne pas l’attention sur la déliquescence de ces deux associations. Les réalisateurs donnent la parole aux acteurs locaux pour cerner les problèmes. Tour à tour, le fondateur Néerlandais Jan de Nabasnogo, le chef de projet et Pierre. Leur expression se résume à l’espoir. Une espérance qui se traduit par un courage et un engagement quotidien pour le travail. Un son de cloche qui résonne du côté d‘ « ACCED » comme la résilience devant le sacrifice des animateurs en grande partie bénévoles. La camera va au-delà de leurs récits pour présenter l’état fort délabré dans lequel se trouve souvent les lieux d’habitations. Toutefois, devant des structures en difficulté, le refus d’abandonner le travail demeure la seule note qui maintient « Nanasnogo et ACCED » dans ce film. Un sentiment qui ressort de ce cinéma-vérité.
Hector Victor KABRE