Le ministre Abdoul Karim Sango a procédé hier samedi 25 mars au vernissage de l’exposition muséale intitulée « Valorisation des cultures en péril : les Tiéfo ». Une activité du musée communal Sogossira Sanon qui participe à la promotion et à la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel de la communauté Tiéfo.
L’exposition muséale portant sur la valorisation de la culture Tiéfo répond au thème général de la SNC 2018 qui est « Sauvegarde de nos valeurs culturelle : enjeux et défis ». Pour relever le challenge, « le musée a procédé à la collecte d’éléments du patrimoine Tiéfo en collaboration avec la communauté concernée », a laissé entendre Madame Téné Gnini/Ouané conservateur du musée. Le choix de la thématique s’explique par un fait déplorable. La culture Tiéfo est en péril en ce sens où la communauté tiéfo subit l’influence des cultures de ses voisins. Cette situation est perceptible par la diminution du nombre des locuteurs de la langue Tiéfo. Il faut donc sauver ce qui peut l’être encore sinon dans les deux décennies à venir la langue ne sera qu’un vieux souvenir. C’est en cela qu’il faudrait saluer ce travail de collecte et de conservation des éléments du patrimoine des Tiéfo par le Musée. Ainsi, permettra- t-elle au public de découvrir des éléments qui ont marqués la vie sociale des Tiéfo comme par exemple les rites et coutumes, l’initiation, l’organisation sociale, la chefferie traditionnelle, l’art de la guerre, etc. Selon des sources historiques, les Tiéfo seraient venus de Kong et c’étaient installés à Kassandé dans le département de Sidéradougou, province de la Comoé. Avec le temps ils progressèrent dans la province du Houët en s’installant dans des localités tel que : Dingasso, Matroukou, Péni, Noumoudara, etc. La bravoure guerrière des Gborotigui (Chef) Boua et de Amoro fut de Noumoudara, le quartier général des Tiéfo. Ils ont connu une renommée dans le temps en dehors des frontières. Ceci expliquerait la rivalité qui a existé entre Samory Touré et Tiéfo Amoro Ouattara. Vaillants guerriers, les Tiéfo sont des forgerons, des agriculteurs et des tisserands.
Aujourd’hui dispersés et assimilés à d’autres communautés dans les provinces de la Comoé et du Houët, les Tiéfo ont besoin de s’affirmer et de reconstituer leur culture. La présente exposition qui durera trois semaines se propose donc de participer à la réinsertion du riche patrimoine de la communauté Tiéfo surtout sa langue, afin de la sauvegarder pour les générations futures.
Abraham Bayili