« Le Gouvernement burkinabè a le regret de vous annoncer le décès de son Excellence SalifouDIALLO, Président de l’Assemblée Nationale. Décès survenu ce jour 19 août 2017 à Paris en France. Le gouvernement présente ses condoléances à la famille éplorée et l’ensemble du peuple burkinabè. Le programme des obsèques sera communiqué ultérieurement. » C’est par ce communiqué nécrologique signé le 19 aout 2017 de Rémis Fulgence DANDJINOU, Ministre de la Communication et porte parole du gouvernement, que l’opinion a appris la mort du Docteur Salif DIALLO. L’homme affectueusement appelé « GORBA » a tiré sa révérence dans la nuit du 18 au 19 août 2017 à Paris.
Né le 9 mai 1957 à Ouahigouya dans la province du Yatenga, l’homme a marqué par ses actes l’histoire politique du Burkina Faso. Sa vie de l’homme se confond à l’histoire politique récente du Burkina Faso. Depuis 2014, il est considéré comme le fondateur et la tête pensante du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et un bouclier très épais pour le Président Roch Marc Christian Kabore et son pouvoir contre certaines intrigues de certains adversaires politiques. Ministre dans le gouvernement de Blaise Compaoré durant les années 1990 et 2000, et ambassadeur en Autriche en 2008. Depuis janvier 2014, il était membre fondateur du Mouvement du peuple pour le progrès, d’abord premier Vice-Président à la création du parti et ensuite président du MPP le 12 mars 2017.
Étudiant, Diallo est expulsé de l’université de Ouagadougou pour avoir participé à des grèves et des manifestations avec le Parti communiste révolutionnaire voltaïque (PCRV). Il obtient une maîtrise en droit de l’université de Dakar, au Sénégal. À son retour au Burkina Faso en 1985, il devient un dissident pro-Sankara. En 2005, il soutient une thèse de doctorat en droit public sur « Les transformations de l’État en Afrique » à l’université de Perpignan dans le sud de la France.
Assistant au cabinet au ministre de la Justice dès 1986, il devient directeur du cabinet de 1987 à 1989 et secrétaire d’état du président Blaise Compaoré en 1991. En 1991, il devient ministre de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale. De 1992 à 1995, il est chargé de missions du président puis ministre de l’Environnement et de l’Eau de 1995 à 1999. En 2000, il passe à l’agriculture. Il devient vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès en 2003 2. Il est démis de ces fonctions dans ces circonstances étranges le 24 mars 20083,4. Il devient alors ambassadeur en Autriche. Le 6 janvier 2014, il démissionne du CDP et s’oppose à la ré-élection de Compaoré Il fonde alors avec Roch Marc Christian Kaboré et Simon Compaoré le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et en devient le premier Vice-Président5,6. Entre autres activités lors de la traversée du désert, il est conseiller du président nigérien et offre des prestations intellectuelles à travers un Bureau d’étude installé au Niger . Depuis l’avènement du MPP au pouvoir en 2015 jusqu’à son décès le 19 aout 2017 il était le président de l’assemblée nationale du Burkina. Au deuxième congrès du MPP en mars dernier, il avait été élu président du parti.
Odette Diao