Chemin de fer Abidjan-Tambao: Début des travaux le 15 septembre 2017

La 6e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération entre la République de Côte d’Ivoire et le Burkina Faso a clos ses travaux, hier mardi 18 juillet 2017 à Ouagadougou. Les présidents ivoirien, Alassane Ouattara et burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, ont réaffirmé leur volonté de conduire les chantiers de développement des deux Etats au destin commun. 

La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, résolument engagés à transformer le destin de leurs peuples respectifs, ont décidé d’étendre les projets de développement du Traité d’amitié et de coopération (TAC) à d’autres domaines. Cette volonté s’est traduite par la signature de onze accords bilatéraux comme le précise le communiqué final qui a sanctionné les travaux du 6e sommet du TAC, présidés par les présidents des deux Etats, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso. Les nouveaux projets concernent les domaines, entre autres, de la sécurité, de l’énergie, des transports, des infrastructures, de la formation militaire, de l’emploi des jeunes et des femmes. Sur le premier point, un mémorandum d’entente sur la coopération des services de sécurité et de renseignements, a été signé entre le ministre d’Etat en charge de la sécurité, Simon Compaoré et son collègue ivoirien de l’intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko. Des protocoles de jumelage d’une part entre l’académie Georges-Namoano du Burkina Faso et l’école des forces armées de la République de Côte d’Ivoire et d’autre part entre le Prytanée militaire du Kadiogo (PMK) du Burkina Faso et l’Ecole militaire préparatoire technique de Bingerville en Côte d’Ivoire, ont également été paraphés. Concernant le domaine des énergies, l’approvisionnement régulier du Burkina Faso en énergie électrique et en hydrocarbure par l’Etat ivoirien a retenu l’attention des deux gouvernements. La fourniture d’électricité au Burkina Faso par la Côte d’Ivoire, doit passer de 80 à 90 mégawatts à compter du premier trimestre de 2018 et pourrait s’étendre progressivement à 100 mégawatts, selon les souhaits de la partie burkinabè. Le projet de la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Kaya et son prolongement à Tambao qui constituait une grosse épine aux pieds des deux Etats a enregistré un progrès au cours de ce 6e TAC. Un nouvel accord est intervenu entre les parties prenantes, à savoir l’Etat de Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Groupe Bolloré. Il fixe la date du 15 septembre 2017, comme date de démarrage des travaux sur la ligne ferroviaire et inclut désormais la réfection des gares du train. S’agissant du projet-phare du TAC, la construction de l’autoroute Abidjan-Ouagadougou, les deux parties se sont félicitées des avancées enregistrées. Mais des efforts restent à faire pour la réussite du projet. «La conférence a exhorté les deux gouvernements à poursuivre conjointement la recherche de financements complémentaires en vue de la réalisation effective de ce projet vital pour les deux pays», note le communiqué conjoint. Auparavant, à la cérémonie marquant l’ouverture des travaux de cette 6e rencontre au sommet du TAC, les deux chefs d’Etats ont tour à tour magnifié l’excellence des relations entre les deux peuples frères.

«Dissiper le climat d’insécurité»

Le président du Faso a d’abord rendu hommage à son homologue ivoirien ainsi qu’à toute la délégation qui l’accompagne. «Votre présence parmi nous, à la tête d’une si importante délégation, est le signe de votre attachement indéfectible aux liens de fraternité, d’amitié et de solidarité qui unissent nos deux peuples », a déclaré le chef de l’Etat burkinabè. Il s’est ensuite félicité du travail abattu par les experts des deux pays et de la tenue du conseil conjoint des ministres ayant permis de passer en revue les différents projets de coopération. Roch Marc  Christian Kaboré a, par ailleurs, souligné la nécessité pour la sous-région, particulièrement la Côte d’Ivoire et le Burkina, de travailler à la stabilité et à l’entente pour garantir un succès à la mise en œuvre des projets du TAC. «Pour nous permettre d’atteindre une satisfaction maximale de nos efforts constants d’intégration et de coopération, nous avons besoin de paix et de stabilité dans nos pays et dans la sous-région. Il est important et urgent d’œuvrer à dissiper ce climat d’insécurité qui fait peser de graves menaces sur nos efforts de développement», a-t-il indiqué. Pour le président ivoirien, Alassane Ouattara, le TAC est un puissant levier de développement et un bel exemple de coopération Sud-Sud. «Le TAC a atteint aujourd’hui une phase de maturité qui doit permettre à nos deux Etats, la Côte d’Ivoire et le Burkina, de parachever les projets et les chantiers communs», a-t-il souhaité. Fort de cela, «ADO», a saisi l’occasion pour interpeller les Premiers ministres des gouvernements ivoirien et burkinabè sur la mise en œuvre des accords.

«Je demande aux chefs des exécutifs de faire preuve d’engagement et de célérité dans l’application de nos décisions. (…) Nos communautés  suivent avec intérêt nos rencontres et fondent beaucoup d’espoir dans cet instrument unique de coopération bilatérale», a fait remarquer le chef de l’Etat ivoirien. Le renforcement des relations de bon voisinage et la construction d’un axe économique, politique et social qui sont des priorités dans la vision du traité d’amitié, doivent être des boussoles de cette collaboration. La conférence a été l’occasion pour les deux gouvernements ivoiriens et burkinabè d’évaluer le chemin parcouru dans la mise en œuvre des chantiers de développement initiés par les deux pays depuis la signature du Traité d’amitié et de coopération en 2008 par les présidents Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré. Les chefs d’Etat se sont réjouis des résultats atteints malgré les difficultés rencontrées par ces projets dans leur mise en œuvre. Ils auront l’occasion d’évaluer les avancées lors du prochain Sommet prévu en juillet 2018 à Yamoussoukro en terre ivoirienne.

Sidwaya, Beyon Romain NEBIE nbeyonromain@yahoo.fr